Dans un tract publié ce soir, mais daté d'hier, le syndicat "CGT-Force Ouvrière" de Radio France (ah bon ? vous ne connaissiez pas leur véritable nom ?) se permet de juger notre position sur la non-signature d'un avenant au protocole d'accord préélectoral, en des termes qui fleurent bon le début de campagne électorale (ça promet !): "La CGC a refusé de signer ce document, révélant ainsi son mépris envers les artistes intermittents qui sont des piliers de la production à Radio France. Intermittents, restez précaires et sans voix !".
Comment répondre à ce genre d'attaque sournoise, frisant la dénonciation calomnieuse, sans se mettre soi-même en position de prévenu dans une affaire de diffamation publique, délit pénal comme chacun sait ? Par l'humour... mais également par une explication.
Depuis le premier jour des négociations du protocole d'accord préélectoral, la CFE-CGC a tenté de faire accepter sa spécificité catégorielle: syndicat au service des Cadres, Agents de Maîtrise et Techniciens, spécificité légitimement reconnue dans la nouvelle Loi sur la représentativité syndicale du 20 août 2008.
Malheureusement, notre demande de distinguer notre électorat parmi les différents métiers (tous estimables !) de Radio France, n'a pas abouti.
Pourtant, le principe des 6 collèges pour les élections DP 2006 pouvait très bien être appliqué pour les élections CE 2009: ouvriers, agents de maîtrise/techniciens, cadres, musiciens/choristes, journalistes, cachetiers/intermittents du spectacle... mais NON ! la seule idée que la CFE-CGC puisse sauver sa tête dans ces élections "guillotine" donnait des boutons à certains ayatollahs du syndicalisme... ou de la DRH "...je ne vous ferai pas de cadeau..." !
Nous avons donc été contraints de ne pas signer ce protocole d'accord préélectoral, ce qui nous a tous conduits devant la Direction Départementale du Travail et de l'Emploi.
Avant même que la décision de la DDTE ne soit rendue, que n'avons nous reçu comme coups sur la tête, chacun (DRH et syndicats) nous accusant de provoquer le CE unique !
Las !, les CE régionaux n'ont pas été égratignés (à part en région Centre, mais ça n'est pas de notre faute !)... et nous avons répondu aux attaques, comme il se doit.
Cette fois, le missile courte-portée vient de nos "amis" de FO, soit !
C'est donc ainsi qu'ils conçoivent une campagne électorale digne ? Très bien...
Qu'ils sachent simplement que je suis moi-même un ex-cachetier/intermittent du spectacle qui, après avoir causé dans le poste qui ne s'appelait pas encore "Bleu", à Melun puis Avignon, a été pendant 22 ans programmateur musical -depuis sa création le 1er décembre 1986- du fil musical des radios locales baptisé "Modulation France", devenu depuis "Bleu Modulation".
Cachetier-Intermittent pendant 18 ans, sans un seul jour de carence (trop fort, l'audio-visuel public !), puis intégré en B21-1 depuis le 1er janvier 2004 (sans aucun avancement ou promotion depuis !) pour être précis et complet.
Le fait que je sois, comme de nombreux collègues cachetiers-intermittents, "précaire et sans voix" pendant 18 ans n'a JAMAIS intéressé le moindre syndicat, mis à part bien sûr le SUPART que j'avais rejoint à l'époque de mon intermittence précaire et aphone.
Oser accuser aujourd'hui la CGC Radio France, dont je suis le Délégué syndical central depuis 1 ans, de mépris pour mon ancienne corporation, alors que j'ai toujours défendu (et que je continue...) les cachetiers, intermittents, CDD et plus largement tous les précaires, c'est tout simplement minable.
Nos tracts "Salarié-e-s au rabais", "Faux cachetiers, vrais CDI...nul n'est censé ignorer la Loi !" ou encore "Le Code du Travail pour les Nuls" font foi !
Il suffit d'ailleurs de consulter nos listes électorales pour y trouver des intermittents, dont un ayant plus de 30 ans de maison (vraiment trop fort l'audio-visuel public !)... mais à quoi bon expliquer ?
Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage !
Mais peut-être faut-il voir dans cette attaque au bazooka pour écraser un papillon une certaine angoisse de disparaître du paysage syndical de Radio France ?
Peut-être que la fuite de nos "cerveaux", délégués syndicaux CFE-CGC qui ont souhaité sauver leur mandat en rejoignant les listes de candidatures FO, ne suffit pas à rameuter les foules ?
Nous vous laissons bien volontiers nos "transfuges"... pourvu que nous récupérions vos voix !
La guerre est donc déclarée, avant même le début de la campagne officielle ?
Très bien, nous n'aurons pas versé le premier sang... mais nous rendrons coup pour coup !
Et comme vous le précisez dans votre tract mouillé d'acide: "Salariés soyez vigilants, c'est votre avenir qui est en jeu" !
Alain Neau
Délégué syndical central de la CFE-CGC Radio France
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